Exposition au Frac de Paris
L’exposition A Study in Scralet, 17 mai – 22 juillet 2018
Gallien Déjean est le commissaire de cette exposition (English version) au Plateau (le FRAC, Fonds régional d’art contemporain d’Ile-de-France). qui a comme centre la présentation du travail de Cosey Fanni Tutti, artiste, musicienne, activiste, et féministe anglaise. Prenant l’œuvre de Cosey Fanni Tutti comme axe de réflexion, A Study in Scarlet est une exposition collective dans laquelle se déploie une série de formes, de gestes et d’attitudes visant le dépassement ou la transgression des structures normatives d’identités et de genres.
Cosey Fanni Tutti (née en 1951 à Kingston-upon-Hull en Angleterre) est connue pour avoir été membre, à partir de la fin des années 1970, du groupe Throbbing Gristle qui a eu une importance considérable sur la scène expérimentale. Conjointement à ses activités musicales, elle développa une pratique artistique singulière caractérisée par son activité au sein de l’industrie pornographique. Wikipédia
Avec Beau Geste Press, Lynda Benglis, Kévin Blinderman : masternantes, Pauline Boudry / Renate Lorenz, Jean-Louis Brau & Claude Palmer, Monte Cazazza, Chris & Cosey, COUM Transmissions, Vaginal Davis, Brice Dellsperger, Casey Jane Ellison, Harun Farocki, Karen Finley, Brion Gysin, Hendrik Hegray, Her Noise Archive, Robert Morris, Ebecho Muslimova, Meret Oppenheim, Pedro, Muriel & Esther, Lili Reynaud-Dewar, Christophe de Rohan Chabot, Louise Sartor, Throbbing Gristle, Cosey Fanni Tutti et Amalia Ulman.
« Kévin Blinderman – masternantes », six photos dans l’exposition A Study in Scarlet
Kevin Blinderman, jeune artiste parisien, s’intéresse à mes photos en noir et blanc, particulièrement celles taggées « masternantes ». Sa démarche consiste en « une réflexion sur les rapports de séduction, de désir, de représentation de la sexualité dans la pornographie homosexuelle, un amalgame entre des pratiques présentes sur internet et une pratique artistique ». Volontairement collées au mur, ces six photos sont aujourd’hui sorties du net pour être exposées dans un autre univers qui n’est pas le mien. Étonnante expérience.
« Kévin Blinderman – masternantes » par Gallien Déjean, commissaire de l’exposition
« masternantes organise des séances de BDSM (« Bondage, Discipline, Sado-Masochisme). Pour y participer, il faut d’abord remplir un formulaire sur son site internet https://masternantes.net/. En fonction de la rencontre et des échanges qui suivent, masternantes élabore un scénario dont le récit en images (vidéos, photos) est parfois archivé sur le site – réactualisation de la définition deleuzienne du contrat masochiste à l’aune des réseaux sociaux… Kévin Blinderman a rencontré masternantes pour lui proposer de créer une entité (« Kévin Blinderman : masternantes ») en charge du traitement de ce corpus d’images dans des contextes éditoriaux ou curatoriaux. L’objectif, cependant, n’est pas de transformer masternantes en artiste, l’ambition n’est pas non plus de réévaluer le statut de ce matériel iconographique. Pas besoin de plus-value de l’art : l’esthétique BDSM est utilitaire, elle a pour fonction de mettre en scène des rapports de domination. Cette autosuffisance intéresse Kévin Blinderman car il décèle des pratiques symboliques qui échappent au champ artistique : rituels profanes, langages spécifiques (un pied, une main, un ventre transmet une émotion), unions insolites entre les corps et les objets (une basket scotchée sur un visage, un pénis et deux tranches de pain), etc. De plus, en s’appropriant ces archives comme un substrat qu’il reconfigure, Kévin Blinderman travaille sur le hors-champ : celui depuis lequel masternantes opère puisqu’il n’apparaît jamais que par fragment dans la documentation. En révélant son absence, Kévin Blinderman fait de lui un objet de fascination, renversant ainsi les rapports de domination puisque le dominateur à son tour le modèle de l’artiste. »
Dans la presse et sur le net
Libération / 3 juin 2018… « C’est une exposition qui sort de nulle part parce qu’elle se tient au milieu du gué. […] «A Study in Scarlet» est une expo à prendre par tous les bouts : par devant, par derrière et sur les côtés […] Gallien Déjean, le commissaire, a en effet rameuté autour d’elle une myriade de créateurs qui payent de leur personne, font œuvre de leur corps, de leurs courbes, de leurs fesses, de leur sexe, de leur sexualité, et du trouble que cela sème. »
Les Inrocks / 5 juin 2018… « Ce dont on se rend compte, c’est combien est à nouveau vivace chez les plus jeunes artistes de l’exposition, une conception de l’avant garde ultra 70’s […] Parmi les œuvres des étudiants de Cergy, Kévin Blinderman collabore avec « masternantes », dominateur BDSM sur internet dont sont exposées les images issues de pratiques symboliques qui échappent aux codes artistiques. »
Libération/ 15 juin 2018… « Une pratique sexuelle peut-elle faire l’objet d’une présentation publique sans être considérée comme pornographique ? La question se pose aujourd’hui comme hier, en 1975 »
Vanity Fair / 6 juillet 2018… « l’expo, interdite aux moins de 18 ans, montre et démontre comment le genre qui ne trouve pas sa place dans la norme peut s’exprimer. Dérangeante et déroutante, donc queer, et par devant, par derrière et aussi sur les côtés. Autre chose que l’exposition minable sur le 4ème sexe impudemment montrée dans le Marais l’année dernière ».
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Une exposition et un « catalogue »
Sélection de 151 photos sur 300 pages.